lundi 25 avril 2016

Trujillo et Huanchaco, ruines en bord de mer

Jeudi 7 avril, nous arrivons à Trujillo.

Au programme, des ruines pré-incas impressionnantes, et la mer. 

Huanchaco

Le centre de Trujillo a une belle place d'armes, quelques belles maisons coloniales et églises, et une rue piétonne assez sympa.



Sur les conseils de Cha et Loïc, on va dormir à Huanchaco, au bord de la mer, à une petite demie heure de bus.

Huanchaco, c'est un peu l'emblème de la station de surf: de belles vagues, une grande plage, et des jeunes qui passent leur temps entre une planche et les agrès de muscu.

Mais on est loin de la Californie, ça reste très Amérique Latine.

L'eau n'y est pas très chaude, mais avec les vagues on est vite mouillés !

On se fait aborder par Oscar, qui nous emmène à l'auberge où il est volontaire, c'est à dire logé gratis en échange d'un coup de main. Angel, grand baraqué très sympa, construit sa maison, et loue à l'occasion quelques unes des chambres de l'étage terminé pour 20 soles (5€), la moitié du prix habituel. Douche froide et pas trop de WiFi, mais ça nous gêne pas vraiment.

Si ça intéresse quelqu'un, c'est la maison qui fait le coin sud-est entre Los Abetos et Los Granados, à l'étage, GPS -8.081816,-79.11891

Quand la soirée est claire, le coucher de soleil sur la mer est très photogénique !



On passe une très bonne soirée dans un bar à salsa avec Oscar et ses copains, qui restent très évasifs sur leur moyen de subsistance, on préfère ne pas en savoir plus !


Huacas del Sol y de la Luna

Côté ruines, on commence par les Moche le 8 avril. Mais non, on n'est pas venus pour rien, c'est le nom de la civilisation qui a bâti les impressionnantes Huacas del Sol et de la Luna, 2 immenses pyramides d’adobe (briques de terre crue).


On y va par nous-mêmes, un peu compliqué de trouver le minibus, puis on voyage un peu tassés, mais on prend notre temps pour visiter.

Le musée explique la culture Moche (de 100 à 700 ap. JC), ses coutumes et son art. Un des traits importants, ce sont les sacrifices humains. Il y avait les sacrifices ordinaires, et ceux pratiqués pendant El Niño. Toutes les quelques années, le phénomène El Niño provoque des pluies anormalement fortes, qui dégradent les cultures et les bâtiments en adobe. Pour apaiser les dieux, on organise un combat entre jeunes de la noblesse. Le perdant à l'honneur d'être offert aux dieux: on lui donne des nourritures et boissons spécifiques pendant quelques jours, puis il est égorgé. Son corps est laissé sur place quelque temps, et son sang sert à un rituel mené par le prêtre-guerrier. Autre temps, autre moeurs, à notre époque on se contente d'enfermer quelques jeunes con-sentents avec des caméras...

Puis on visite la Huaca de la Luna. Il s'agit du temple où avaient lieu notamment les combats et sacrifices rituels.

On a oublié de faire une photo d'ensemble, alors on vous en a récupéré quelques unes :

une reconstitution 3d sympa
http://dmarlen.deviantart.com/art/Huaca-de-la-luna-299993111

Tous les cent ans environ, le temple était recouvert de briques de terre, et on en construisait un plus grand par-dessus. Du coup, aujourd'hui il culmine à une vingtaine de mètres, et on peut admirer les fresques et hauts-reliefs superbement conservés par les couches de terre.


Le dieu principal des Moche est le Dieu de la montagne. Le nom de Huaca de la Luna est une invention espagnole.


Notre guide est très sympa, il nous raconte l'histoire du temple mais aussi le travail de fouilles et de conservation. Les pluies dégradant le site, il faut le couvrir de toits, ce qui n'est pas toujours facile, les fonds allant souvent à des sites plus connus comme Machu Picchu.

Du haut de la Huaca de la Luna, on peut voir quelques murs témoins de la ville de 10 000 habitants, notamment des artisans dont on a admiré les oeuvres au musée.


Et la Huaca del Sol, pyramide servant de centre politique. Mais elle ne se visite pas car plus dégradée, et sa décoration est moins spectaculaire. 

Le refrain habituel : l'argent des entrées monte à la capitale, et pas grand-chose ne redescend vers les sites archéologiques pour financer les fouilles et la conservation...


Chan-Chan

Le 9 avril, on avance un peu dans le temps, on passe à la civilisation Chimú (1000 à 1470 après JC), qui arrive après les Moche et avant les Incas.

Les tours organisés pour Chan-Chan sont bon marché, voire moins chers que de se débrouiller, mais on n'a pas envie de le faire en speed en une demie journée.

On prend le bus jusqu'au musée, plutôt modeste car en cours de restructuration.

Les chiens locaux, adaptés à la chaleur. Pas très beaux, mais généralement gentils et bons gardiens… 
 

Du musée, on prend un guide, qui nous emmène au site de Chan-Chan en voiture, et nous fait une visite très intéressante.

Le site est immense: sur 22 km² à l'origine, il en reste 14, et on visite un seul palais, seulement 11 Ha, entièrement construit en adobe.

Le palais est impressionnant par sa taille et la richesse de ses décorations.





Les Chimú avaient eux aussi quelques coutumes spéciales. Les sacrifices humains étaient moins fréquents que chez les Moche, mais seulement des femmes, elles ont plus de valeur que les hommes puisqu'elles donnent la vie. 

Et quand le chef mourait, on tuait sa femme officielle, ses concubines, et une partie de ses serviteurs, puis on enterrait tout le monde dans le palais, pour qu'ils l'accompagnent dans sa nouvelle vie. Le fils aîné de la femme officielle prenait la suite, dans un nouveau palais, l'ancien devenant un mausolée.

 La tombe collective et une fausse momie pour l'ambiance

Ici aussi, les fouilles et la conservation sont un boulot monstre et les fonds manquent : Chan-Chan est entièrement construit en adobe, et une fois que les archéologues retirent la couche de sable accumulée par les ans, il se dégrade très vite s'il n'est pas recouvert de toits.

On parle un peu de politique, le premier tour de la présidentielle approchant. Notre guide nous explique que les fonctionnaires comme les gardiens sont en CDD renouvelé tous les mois, et que les guides sont indépendants, ils ne vivent que de leurs pourboires...

Notre guide nous ramène au musée, d'où on marche 3 km jusqu'à la Huaca la Esmeralda.



Moins impressionnante, mais plutôt bien conservée, on peut se balader librement. Parfois un peu vertigineux quand on est sur un mur de 5m sans garde corps.

Puis un peu de marche et un bus nous emmènent jusqu'à la Huaca de l’Arco Iris (arc en ciel). Ses superbes fresques ont été sérieusement endommagées par les pluies. Heureusement, du côté à l'abri du vent, elles sont encore en assez bon état.



Une bonne partie du site est malheureusement interdite d'accès, ce qui empêche de voir de près les belles fresques des murs intérieurs.


Trujillo est sans grand charme à part quelques bâtiments. Mais l'ambiance particulière de Huanchaco, et les impressionnants vestiges pre-incas valent le détour !

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